,L’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (A.R.S), a fait escale ces deux dernières semaines, dans les départements de l’Alibori, des Collines, du Couffo et de la Donga. En dehors de quelques spécificités, les constats faits ici et là, ne sont pas différents de ce qui a été relevé dans les départements déjà visités. Un contexte favorable à une réponse globale, par la mise à l’échelle de solutions innovantes à des préoccupations et problématiques similaires.
Le train de l’amélioration continue de la qualité des soins a pris le départ depuis le 28 mars 2024 de la gare « insécurité » pour la destination « Porte de la qualité ». Dans ce voyage, il marque des arrêts programmés, non pas pour débarquer des passagers, mais pour enregistrer de nouveaux voyageurs. Ces derniers jours, ce sont les acteurs du secteur de la santé, les autorités et populations de l’Alibori, des Collines, du Couffo et de la Donga qui ont pris place à bord ; tous ont une destination d’étape commune : la gare « sécurité des patients ».
Pour l’ensemble de ces quatre départements, treize communes ont été visitées. La mobilisation observée est comparable à celle des meetings organisés dans leurs fiefs par les partis politiques adoubés. Les préoccupations exprimées sont aussi importantes que pertinentes. L’intérêt des uns et des autres pour leur prise en charge sanitaire est désormais sans équivoque. L’A.R.S en prend pleinement la mesure, surtout face aux dénonciations faites sans langue de bois.
Exercice illégal : la nouvelle stratégie des piqueurs sauvages
Acculés par l’opiniâtreté des autorités sanitaires dans la lutte contre l’exercice illégal des professions médicale et paramédicale, les usurpateurs opérant en territoires limitrophes ont changé de stratégie. Le modus operandi adopté par eux, consiste désormais à s’installer de l’autre côté de la frontière avec le voisin de l’Est ou celui de l’Ouest, pour y établir leur activité et continuer de manière dolosive à drainer certaines populations résidentes du Bénin. Ces dernières, séduites par des offres alléchantes, s’exposent à des pratiques dangereuses menées par ces individus sans scrupule. Cette nouvelle stratégie connaît quelques succès. Néanmoins, ces jours semblent comptés à l’aune du serment de certaines autorités locales d’aller en guerre contre cette pratique en faisant de la sensibilisation des populations ciblées, potentielles victimes ou déjà victimes, leur cheval de bataille. Un regain d’espoir se dessine, et un appui de l’Agence béninoise de gestion intégrée des frontières (AbGIEF), viendrait renforcer cette action, faisant de cette activité machiavélique, un projet que ses géniteurs auront du mal à assouvir.
En attendant, l’A.R.S qui félicite les autorités locales pour leur prise de conscience du danger auquel sont exposées les populations du fait de cette pratique, s’est plutôt voulue pragmatique. Elle recommande aux autorités sanitaires en partenariat avec les professionnels de santé de développer et de renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté qu’ils servent. Ayant en outre l’avantage de la capacité d’offrir des soins de qualité, ils pourront ainsi aisément gagner la confiance des membres de la communauté au gran dam des vendeurs d’illusion, qui n’auront d’option que de se reconvertir ou s’éloigner davantage des frontières béninoises.
Interdiction d’approvisionnement des établissements de santé privés auprès de la SoBAPS
Depuis quelques mois, il n’est plus possible aux établissements de santé privés, de s’approvisionner en produits et consommables pharmaceutiques auprès de la Société Béninoise pour l’Approvisionnement en Produits de Santé (SoBAPS). Cette situation résulte d’une lettre circulaire prise en application de la loi n° 2021-03 du 1er février 2021 portant organisation des activités pharmaceutiques en République du Bénin. Dans le rang des promoteurs de structures de santé privées, des plaintes sont exprimées et relatives aux effets de cette mesure sur leur activité. Les conséquences déplorées sont : la hausse des coûts des prestations, du fait des prix de cession pratiqués par les officines, une baisse de fréquentation corrélée à ce qui précède et une recrudescence du trafic de médicaments falsifiés particulièrement dans les zones frontières.
Un dépôt pharmaceutique mitoyen d’un centre de santé