Le Togo continue de s’affirmer comme un acteur clé en Afrique, dans la création d’un environnement favorable aux affaires. C’est ce que révèle le rapport « Business Ready 2024 » anciennement appelé rapport Doing Business, de la Banque mondiale, publié en septembre, qui évalue la performance de 50 économies à travers le monde. Cette évaluation remplace l’ancien indice Doing Business, souvent critiqué pour son manque de transparence. Malgré ce changement de méthodologie, le Togo parvient à maintenir sa place parmi les pays les plus performants.
Le rapport constate que le pays fait partie des rares pays à revenu faible et intermédiaire inférieur qui se classent parmi les deux premiers groupes de tête dans la majorité des domaines évalués par B-READY, notamment la création d’entreprise, la localisation, les services financiers, le commerce international, la fiscalité, le règlement des différends, la concurrence sur le marché et l’insolvabilité des entreprises. Rapporté à l’échelle africaine, seul le Rwanda fait mieux, et dans une certaine mesure, Maurice et le Botswana sur certains indicateurs.
Des réformes payantes
Depuis plusieurs années, le gouvernement togolais a entrepris une série de réformes pour améliorer son climat des affaires. Ces efforts portent leurs fruits, notamment en matière de création d’entreprise, de fiscalité et de commerce international, où le Togo figure parmi les pays les plus avancés. Selon le rapport, le Togo a su construire un ensemble solide de lois et de réglementations qui facilitent l’entrée et le fonctionnement des entreprises sur son territoire.
Par ailleurs, l’étude souligne que le pays est l’un des rares pays à faible revenu à se positionner parmi les deux premiers quintiles dans des domaines essentiels à l’activité économique, comme les services financiers, la concurrence sur le marché et la gestion des entreprises insolvables.
Comparaison avec les autres économies africaines
En comparaison avec d’autres pays d’Afrique subsaharienne, le Togo tire son épingle du jeu dans plusieurs domaines. Si le Rwanda et Maurice continuent de dominer le classement africain grâce à leurs infrastructures publiques solides, le Togo surpasse des économies comme la Côte d’Ivoire et le Ghana en matière de cadre réglementaire et d’efficacité opérationnelle.
Cependant, le Rwanda reste un modèle à suivre, avec des performances de haut niveau sur les trois piliers étudiés, en particulier sur les services publics, un domaine où le Togo pourrait bénéficier de réformes supplémentaires.
Détails par pilier
Cadre réglementaire (Pilier I)
Le Togo se positionne favorablement dans ce domaine, se classant dans le deuxième quintile sur les 50 économies étudiées. Ce résultat suggère que le pays a établi des lois et réglementations relativement solides pour les entreprises. Parmi les pays d’Afrique subsaharienne inclus dans l’échantillon, le Togo se classe au deuxième rang pour le Pilier I, surpassant des pays comme le Ghana, le Botswana, la Côte d’Ivoire et la Tanzanie.
Services Publics (Pilier II)
Le tableau est plus nuancé en ce qui concerne les services publics. Le Togo se situe dans le quatrième quintile pour ce pilier, ce qui signale des points faibles importants à améliorer. Le rapport pointe du doigt la qualité des services publics au Togo, domaine dans lequel le pays se situe dans le quatrième quintile. L’accès difficile à des services de base comme l’électricité, l’eau, ou encore la connectivité numérique freine le dynamisme des entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent une grande partie du tissu économique togolais, indique la Banque mondiale. Toutefois, au sein de l’Afrique subsaharienne, le Togo occupe la quatrième place pour ce pilier, derrière le Rwanda, Maurice et le Botswana. Le rapport souligne que l’écart entre les scores du Cadre réglementaire et des Services publics est un phénomène courant, même dans les économies avancées. Cependant, cet écart est particulièrement prononcé en Afrique subsaharienne. L’institution de Bretton Woods met le curseur sur la nécessité d’une attention particulière dans ce domaine.
Efficacité opérationnelle (Pilier III)
Le Togo affiche une efficacité opérationnelle relativement bonne, en se classant à nouveau dans le deuxième quintile. Explication : les entreprises togolaises font preuve de résilience et trouvent des solutions pour naviguer dans un environnement où les services publics présentent des lacunes. En comparaison avec les autres pays d’Afrique subsaharienne, le Togo se classe toujours au quatrième rang pour ce pilier, derrière le Rwanda, Maurice et le Botswana.
Des réformes pour un futur prometteur
Le rapport « Business Ready 2024 » propose plusieurs pistes pour que le Togo puisse améliorer son classement dans les années à venir. Outre l’amélioration des infrastructures publiques, il appelle à une meilleure intégration des services numériques pour faciliter les interactions entre les entreprises et les administrations. Cette modernisation des services publics serait un levier important pour accroître la compétitivité du pays, croit la Banque mondiale.
Togofirst.tg