Nigeria: le groupe Dangoté va vendre 12% de sa raffinerieDangote Industries Limited (DIL), le groupe industriel contrôlé par le milliardaire nigérian Aliko Dangote, serait sur le point de vendre une participation de 12,5% de sa raffinerie de pétrole d’une capacité de 650 000 barils/jour. L’information a été dévoilée le 05 août dernier par Fitch Ratings. Dans un communiqué, l’agence américaine a annoncé avoir abaissé de 12 crans la note de crédit sur les emprunts du groupe nigérian la faisant passer de AA à B+ .
Elle évoque l’absence d’un plan de refinancement d’une dette arrivant à échéance le 31 août prochain et contractée par Dangote pour financer la construction de sa raffinerie. Cela est exacerbé par une détérioration significative de la position de liquidité du groupe industriel.
Or la cession de 12,75% des parts de la raffinerie est censée permettre à DIL de rembourser cette dette en devise dont le montant n’a pas été dévoilé. On ignore où en est cette opération. Mais selon Fitch, “nous estimons qu’il n’est pas certain que la cession se fasse en temps voulu et que l’échéance imminente soit respectée”, pointe l’agence américaine avant de conclure sentencieuse : “l’absence de mesures tangibles pour refinancer ou rembourser la dette arrivant à échéance conduirait à un nouvel abaissement de la note”.
Les parts qui sont mises en vente sont celles qui étaient initialement dévolues à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). En 2021, la compagnie pétrolière publique du Nigéria a acquis une participation de 7,25 % dans la raffinerie pour 1 milliard USD, avec une option pour acheter la participation restante de 12,75 % d’ici juin 2024. L’option d’achat n’ayant pas été exercée, le groupe a donc prévu de les revendre.
Les problèmes de liquidités du groupe Dangote sont également exacerbés par la perte de valeur du naira par rapport au dollar ; la société étant confrontée à un décalage entre la dette libellée en USD et les recettes en monnaie locale. En 2023, DIL a enregistré une perte de change significative de 1,7 milliard USD.
La note de Fitch est un nouveau coup dur pour Dangote qui fait déjà face à des difficultés d’approvisionnement pour sa raffinerie au Nigéria. L’homme le plus riche d’Afrique essuie également de vives critiques au sein de l’industrie pétrolière notamment sur la qualité du carburant produit et sur des pratiques monopolistiques.