Faites un coucou par ici à vos meilleures connaissances. Ceux et celles dont les actes vous enseignent l’amour du prochain.
Chers amazoniens et amazoniennes, démarrons avec douceur et humanisme la semaine sainte dont le message phare de la passion est aimer Dieu et aimer son prochain.
Observez la candeur de cette jeune dame. Elle s’appelle Reshada B, Resha pour les proches. Un phénotype de cousine d’une rareté emblématique.
En vérité Resha est bien plus qu’une cousine attentionnée. En Afrique, nous appelons également sœurs, nos cousines avec lesquelles nous avons gravi les marches de l’enfance à l’adolescence. Ces moments où nous ne fûmes que des gosses sous l’emprise de nos lubies.
C’est l’histoire de Reck & Resh. Comme les Dupont et Dupond de la bande dessinée Tintin. 😂Les quelques mois qui séparent nos naissances et la fusion de nos âmes ont tôt fait de nous ériger en jumelles. Quoi que je n’en rate aucune pour lui rappeler mon inaltérable droit d’aînesse.
Au fil de nos printemps, que de temps énamourés !
Ne faites surtout pas lire ce texte à ma mère qui n’hésitera pas à nous servir sa traditionnelle plaisanterie, censée nous rabattre le caquet, lorsqu’elle estime que nous prenons trop nos aises : «les yovo de Parakou !» Avec bien entendu en prime sa moue moqueuse. Elle est capable de nous interroger à savoir si la cité des Kobourou compte une saison printanière dans son climat. Bah, bien sûr que oui! Que croit-elle ?
Et je dirais même plus, nous disposons aussi d’une saison hivernale : notre harmattan légendaire qui nous apporte notre neige 🌨 à nous comme s’évertuait à m’expliquer au Burkina Fasô un vendeur d’œuvres d’art. La beauté des sculptures exposées dans sa galerie était hélas dissimulée sous une tonne de matière pulvérulente blanchâtre. (J’enjolive là le mot poussière).
Face à ma désolation, le vendeur avait répondu d’un air à la fois consterné et fier «mais madame, pourquoi êtes-vous choquée? C’est notre neige qui est là !». Sur le moment je n’avais trouvé cela que très moyennement drôle car le pauvre homme était sur le point de perdre une potentielle bonne cliente mais se complaisait dans un fatalisme déconcertant. Au fond, tout est question d’habitude. Depuis trois années, dans mon lieu de pèlerinage actuel où ce sont les costrats en béton en permanence ouverts qui tiennent lieu de fenêtre, les épaisses couches de poussière font alors partie de mon quotidien.
Trêve de digression ! De nos printemps successifs, Resha et moi avions eu la grâce de préserver nos solides attaches. Jamais le temps, ni la distance géographique et encore moins les imprévisibles vicissitudes de nos vies respectives ne sont parvenus à oblitérer nos liens.
Âme pure, personnage doux et bienveillant, aimant à friser le sacerdoce, elle n’est pas le genre de cousine jalouse ni envieuse. Je sais que vous en avez à foison, le prototype de cousines médisantes qui se réjouissent sous cap de vos malheurs et qui sont les premières à se pointer quand tout va bien. Non Resha elle c’est la crème. Elle se réjouit plutôt de tes succès, sans calcul ni complexe, ni ripailles. Elle aime à se soucier de tes peines.
Femme téméraire et passionnée, aucune turbulence n’altère sa combativité. Le rai lumineux que vous ne manquerez pas de discerner sur son visage, à travers ce profond regard, un brin coquin, et son sourire imbattable, est le parfait reflet du portrait de son cœur. Belle de corps, belle dans le cœur. Merci ma jumelle ! À travers toi, je témoigne ma gratitude à d’autres adorables cousines pour leur affection. Elles se reconnaîtront.
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Reckya Madougou