Avec 52 % de la main-d’œuvre mondiale, les travailleurs clés occupent une place remarquable dans l’économie globale. Ce taux à l’évidence peut soulever scepticisme. Qui sont alors les travailleurs clés et pourquoi attirent-ils mon attention en ce 1er mai ?
Ils sont des acteurs essentiels au bon fonctionnement de nos sociétés. Ils exercent leurs activités dans huit grands groupes professionnels, à savoir la santé, les systèmes alimentaires, le commerce de détail, la sécurité, le nettoyage et l’assainissement, les transports, les professions manuelles, ainsi que les techniciens et employés de bureau.
En cette journée internationale dédiée à la célébration du travail et des travailleurs, vouons une attention particulière aux travailleurs clés. En effet, selon les chiffres de l’OIT publiés en 2023, ces derniers gagnent 26% de moins que les autres salariés. Précisons que leur niveau d’éducation et d’expérience n’expliquent curieusement que les deux tiers de cet écart.
La proportion de travailleurs clés percevant un bas salaire est particulièrement élevée dans les systèmes alimentaires (47 %). Elle est également prononcée dans d’autres métiers clés, tels que le nettoyage et l’assainissement (31 %).
En dépit de leur contribution vitale à la société, de nombreux travailleurs clés continuent donc de percevoir des salaires nettement inférieurs à la valeur de leur travail. Une contradiction flagrante entre utilité sociale (hélas sous-estimée) et rémunération.
Une révision des catégories économiques auxquelles l’on se réfère pour évaluer leur apport est nécessaire; ainsi qu’une définition consensuelle de leur potentialité sociale.
Reckya Madougou